Angus ♦ les petites pois sont rouges!

1. Que dire d'Angus? C'est un enfant dans le corps d'un adolescent. Assez vite et malgré l'appui de psychiatres, on s'est rendu compte qu'il gardait un comportement puéril, qu'il n'apprenait pas aussi vite que les autres, qu'il avait sa propre façon de voir le monde, une façon bien naïve. Si l'on regarde ce qui nous entoure par ses yeux, on ne voit pas de tristesse, pas de grisaille. Il ne voit toujours que les bons côtés, même dans le malheur, sans doute car il n'a pas les capacités de comprendre. C'est une sorte de bébé optimiste. Sa famille ayant les moyens, il a été placé dans une école spécialisée pour les enfants qui se trouvent dans son cas ou sont atteint de diverses pathologies mentales, où il est stimulé, encouragé et accompagné.  
2. Il est difficile de parler de retard mental dans son cas, puisqu'après évaluation de son QI, il ne s'avère pas être un génie, mais ne fait pas non plus partie de la catégorie des débiles. C'est plutôt comme si quelque chose de mental bloquait son développement, comme s'il se refusait à grandir et préférait rester vivre dans son monde de jouets et d'activités ludiques. Bien sûr, c'est un phénomène inconscient. Dans tous les cas, aucun pédopsychiatre n'est parvenu à poser un diagnostique précis.
3. Angus traîne partout sa peluche, une sorte de lapin rose d'une quarantaine de centimètre que sa mère lui a donné à la naissance et qui, à l'époque, était aussi grand que le poupon. Ce lapin se prénomme Lapinou.
4. Angus n'a pas peur de l'inconnu car il ne sait même pas évaluer les dangers. Par contre, il peut rentrer dans des crises de panique s'il se met en tête que quelque chose peut lui faire du mal.
5. C'est un glouton et un gourmand, il mange salement et de tout. Enfant, il était capable de manger du savon et de la craie s'il avait faim, mais, fort heureusement, cette manie dangereuse lui est passé. Par contre, si on laisse de la nourriture qu'il apprécie auprès de lui sans surveillance, il ne sait pas s'arrêter, il peut tout manger au risque de se sentir mal plus tard.
6. Il aime colorier les livres d'images et lire des bandes-dessinées. Il aime faire du calcul mental. Il adore faire du roller et du sport en général, surtout lorsqu'il s'agit de jeux en équipe. Il est sociable et aborde -trop- facilement les inconnus. C'est un garçon capricieux : enfant, il se roulait au sol lorsqu'on lui refusait quelque chose. A présent, encore à son âge, il peut rentrer dans une crise de larmes, mais qui se termine rapidement, puisque, de toute façon, tout est bien : il veut une peluche, on lui donne un bout de carton, ça fait l'affaire. On ne peut pas parler d'un garçon difficile. Il a une excellente mémoire et peut se souvenir de choses qu'il n'a entendu qu'une seule fois.
7. C'est une personne aisément manipulable et qui n'est pas encore tout à fait capable de faire preuve d'autonomie, même s'il a appris à rentrer tout seul de l'école...Il sait même prendre le bus, comme un grand!
8. Ce fut en fin d'année qu'est né notre cher petit Angus, un joli nourrisson aux fesses bien roses et à la peau bien lisse pour un nouveau-né. Il n'a jamais connu son père, puisque celui-ci est décédé avant sa naissance, mais il a tout de même eu le droit d'être choyé et aimé par son frère et sa mère. Il n'a jamais manqué de rien puisqu'il a eu la chance de naître dans une famille aisée. En effet, celle-ci est propriétaire d'une marque de vêtements renommée depuis des générations, et la fortune se transmet de père en fils, ce qui laisse le loisir aux membres de la famille de prendre soin d'eux.
9. Dès son plus jeune âge, on se rendit compte qu'Angus ne réagissait pas normalement au monde qui l'entourait. Il avait des difficultés à apprendre et des difficultés à comprendre. Sa famille dut d'ailleurs faire face à une inquiétante situation. Bien que leur fils sache parler correctement, il ne voulait pas parler à l'école, à ses camarades ni aux professeurs. Un mutisme sélectif qui l'amena à consulter un psychiatre et suivre une thérapie. Ce fut cette anxiété qui entraîna de nouveaux tests. Les années passant, bien qu'il fut parvenu à surmonter ce mal – au point d'être parfois un moulin à paroles même dans les moments qui ne s'y prêtent guère (pas de juste milieu en ce qui le concerne) – on comprit qu'Angus ne serait jamais un enfant comme les autres. Il fut décidé de le faire suivre une scolarité dans un environnement bien plus favorable à son épanouissement qu'en école classique, où il était mis à l'écart et où le système n'était guère adapté. Cela en valait le coût, puisqu'aussitôt, les effets furent bénéfiques et on observa beaucoup de progrès.
10. Le père du bambin est décédé, il y a de cela 5 ans. Ce fut un drame pour Gus et la famille. La mère d'Angus commençant à entrer peu à peu en dépression, ce fut donc son grand-frère, Thomas, qui s'occupa de lui davantage. La fratrie est très liée et Thomas a presque le rôle d'un père pour notre adolescent hors normes. Il ne doute pas de l'histoire familiale très agitée et se demande souvent pourquoi sa maman est si triste. Il essaye de lui faire des dessins et des petits cadeaux fabriqués à l'école – surtout en atelier poterie – pour lui remonter le moral, mais cela n'a guère l'air de fonctionner.
11. Il lui arrive de faire des bêtises, parfois graves. Parlons de cette fois où il a volé dans un magasin, manipulé par un nouveau "copain" qu'il s'était fait dans un parc, le jour-même. Bien qu'il sache parfaitement faire la différence entre le bien et le mal, il est aisément manipulable et très crédule, ce qui est un véritable danger pour lui. Il s'est retrouvé au poste de police, il avait alors treize ans. Comme il réagissait comme un enfant, les agents de police qui l'ont pris en charge ont d'abord cru qu'il se moquait ouvertement d'eux et ce fut une très très mauvaise expérience pour le jeune homme. Depuis, il lui arrive d'être anxieux en présence d'un policier!
12. Cela lui arrive de se lever la nuit et de manger, manger, manger, jusqu'à ce que plus rien ne rentre. Puis, il passe le reste de la nuit à pleurer et à vomir.